Ah l’Alsace, ce petit coin de France, qui flirte avec l’Allemagne et la Suisse. Ce petit bout de paradis que les pays se sont disputés au fil des siècles… Ce n’est pas moins que Louis XIV qui, arrivant par le col de Saverne, s’est émerveillé devant tant de beauté. « Ah quel beau jardin ! » s’est-il alors écrié. Je peux vous certifier qu’il avait raison. 

A ses pieds s’étendait, bien entendu, le Bas-Rhin. Ce département qui fait partie aujourd’hui, en termes de superficie, des 20 départements les plus petits de France Métropolitaine et qui malgré ça, fait parti des 20 premiers départements avec le plus de communes (527 quand même) et le plus d’habitants. Ça vous promet une richesse sans limite. Bordé par le Rhin à l’Ouest et tenu par les Vosges à l’Est, c’est une grande variété de paysages qui s’offre à vous. De la plaine d’Alsace, réhaussée par le scintillement de notre majestueux fleuve, en passant par le piémont où ce sont de prestigieux vignobles qui poussent pour nous offrir les meilleurs cépages, Riesling, Gewurztraminer, Pinot (blanc, gris ou noir qui est le seul cépage rouge ou rose de la région), Sylvaner ou encore le Muscat, pour finir, sur le massif des Vosges qui culmine à 1100m d’altitude.

Outre les lacs et les forêts, il y a une vraie richesse de châteaux médiévaux. Bien sûr, le château du Haut-Koenigsbourg n’est plus à présenter, sa magnifique restauration n’attire pas moins de 600 000 visiteurs par an. Normal, il est le 10e plus beau château de France. Mais nous avons aussi, le Fleckenstein, le Haut-Barr, le château du Nideck et sa cascade pour ne citer que ceux-là. Et puisque nous en sommes à parler d’architecture, redescendons en plaine et courons à Strasbourg ! Ne trébuchons pas sur le Mont Saint Odile, cet endroit de pèlerinage qui n’a rien à envier à nos châteaux parce que c’est plus d’un million de visiteurs (donnée avant COVID) chaque année qui viennent se gorger de la vue, à minima, qu’ils arrivent par les sentiers de randonnées dont le mur Païen et sa grotte aux druides, le chemin du bonheur, Rochers Géants ou le Plateau des Fées ou encore par la route, tous les chemins les y conduisent.

Maintenant que nous sommes à Strasbourg, cette splendide ville inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, connue pour être la Capitale de l’Europe, Capitale du marché du Noël (les marchés de Noël de nos communes alsaciennes n’ont rien à lui envier, ils sont plus magnifiques les uns que les autres et au charme indéniable pour bon nombres d’entre eux), oserai-je ajouter Capitale de la gastronomie ? Aller, après tout, les alsaciens sont connus pour leur chauvinisme presque sans limite ! Commençons par lever le nez sur celle communément appelée Môman par certains locaux, celle qui a été l’édifice le plus haut du monde pendant plus de 2 siècles avec ses 142m, depuis dépassée par celle de Rouen en 1874, et par bien d’autres depuis 1890. Son architecture, sa rosace de 15m de diamètre, sa couleur rose grâce au grès des Vosges, ses statuts, ses dentelles, son histoire, ses légendes, son horloge astronomique, sa faune, ce sont des heures que nous pourrions passer à parler et à admirer la cathédrale de Strasbourg…

Ancrons-nous sur les pavés de la ville, et déambulons au gré des rues. Laissez-vous imprégner par l’architecture allemande, massive, de la Neustadt. Suivons, le collier argenté de l’Ill et découvrons les quartiers de la ville. Voyez-vous toute cette richesse culturelle, nourrit par les pays qui ont construit cette ville, mais aussi l’histoire d’un temps jadis ? La maison Kammerzell, construite en 1427, son aspect actuel avec ses fenêtres en cul de bouteille date lui de 1589, est la plus vieille maison de Strasbourg. (La plus vieille maison de la région se situe à Rosheim, près d’Obernai date de 1152, la maison Païenne est située sur le passage des pèlerins qui se rendent à Saint Jacques de Compostelle.)

Revenons sur l’Ill, a bord du bateau mouche, vous pousserez jusqu’au parlement européen qui, de part son architecture en arrivant par là, fait penser à un navire. D’une telle puissance que rien ne peut l’arrêter et que le soleil, salue tous les soirs. Faisons demi-tour, et remontons la rivière vers les ponts couverts. Ces 4 ponts ont été bâtis de 1230 à 1250 en bois. Depuis, au fil des siècles ils se sont fortifiés, en parti grâce aux plans du marquis de Vauban qui a laissé sa trace sur toute la ville. Ce sont des heures, voir des jours, en faisant court, que je pourrai vous parler de Strasbourg, de l’Eurométropole strasbourgeoise, et de tout le Bas-Rhin. En effet, toutes les grandes communes environnantes sont riches d’un patrimoine architectural et culturel impressionnant. Molsheim avec la famille Bugatti par exemple ou encore son histoire militaire, cette ville qui ouvre l’accès à la vallée de la Bruche, qui offre les plus recoins de la région. Obernai, qui fait partie des villages les plus typiquement alsaciens. Mais aussi Sélestat, ville qui date du VIIIe siècle ou encore Châtenois qui ouvre le Chemin sur le Val de Villé et le Val d’argen. Le nord de la région avec Haguenau et encore plus au nord, le berceau européen de l’exploitation pétrolière…Pour ne citer que celles-ci (n’oublions pas qu’il y a 527 communes sur le département).

Tout ça sans vous avoir toucher un mot sur la gastronomie ? Impossible ! Venez, attablons-nous sur une terrasse. Je vous laisse choisir presque au hasard. Que voulez-vous déguster ? Une excellente tarte flambée ? Une délicieuse choucroute ? Un fondant baeckeoffe ? Une palette de porc fumée ou à la diable ? Des späetzles à la crème ? Et en dessert ? Une tarte au fromage blanc ? Une tarte aux quetsches ? Ou encore un Kouglof glacé ? Peut-être une succulente Forêt Noire ? Sinon, nous avons aussi des Bretzels, du kouglof traditionnel ou salé pour l’apéro ! Sans oublier tous les pains d’épices aux saveurs locales et les bredeles de Noël… Bien entendu il faudra arroser tout ceci, avec modération cela va sans dire, vous la voulez blonde, brune, ambrée, amer ou plus douce, fruitée ou plus sèche ? Dites-moi ! Je vous parlerai alors de nos brasseries locales et de toutes nos bières. N’oublions pas qu’au nord de Strasbourg nous avons Schiltigheim qui a été la cité des Brasseurs pendant des siècles. Mais depuis, les grandes brasseries ont quitté la ville. Il n’en reste pas moins, que la région regorge de brasseurs qui n’ont rien à envier aux grandes marques bien au contraire !

Rédigé par : Caroline BECKER